Dépasser ses limites !

J’ai été contacté par Marvin, du blog Corps et Esprit Martial afin de participer à un carnaval d’articles sur le thème : « dépasser ses limites ». Le but ? Plusieurs auteurs traitent un même sujet par le biais de leur spécialité.

Le blog Corps et Esprit Martial porte sur la préparation physique et mentale pour les arts martiaux et sports de combat. Je vous invite à jeter un œil à certains articles, comme celui-ci.

Les limites sont utiles

Une limite est un horizon au-delà duquel on n’arrive pas à aller. Le monde moderne aidant probablement un peu, on pense que si l’on ne dépasse pas ses limites il ne se passera rien dans notre vie.

C’est oublier un peu vite que les limites ont une raison d’être.

Par exemple, les limites que l’on ressent physiquement servent à nous protéger. Ne pas sentir que la charge est trop lourde ou que l’étirement est trop ample peut nous mener à la blessure.

Il apparaît donc nécessaire d’être capable de ressentir ses limites.

Toucher les bords

Ainsi, avant de songer à dépasser ses limites il s’agit de les aborder. Ce travail me semble d’ailleurs être le plus difficile. Comment faire le chemin entre sa zone de confort actuelle et ses limites ? Quelles étapes mettre en place ? Si celles-ci sont trop petites, on s’ennuie ; si elles sont trop grandes on se décourage. Il n’y a donc pas de réponse universelle. Chacun doit tester sans relâche. Ainsi que le propose Deming et sa roue symbolisant le processus d’amélioration continue : Planifier, Faire, Vérifier, Améliorer, puis recommencer.

Les limites bougent

Une fois les progrès réalisés, la limite semble s’éloigner. Deux mécanismes se produisent alors. D’une part, la limite s’éloigne effectivement. Par exemple, si l’on s’entraîne à devenir plus endurant, il faut des efforts de plus en plus long pour atteindre sa zone de fatigue.

D’autre part, à force de travail et d’efforts on perçoit plus clairement ce qui nous sépare de l’objectif à atteindre. Cela donne parfois l’impression de s’éloigner de son but alors que l’on fait tout pour s’en rapprocher.

Limites ou objectifs ?

C’est là où l’on risque de confondre les limites avec les objectifs. Le but d’une pratique est-il de dépasser ses limites, ou de les atteindre, ou de les connaître ? N’est-ce pas une chimère – ou une pathologie – que de vouloir aller toujours au-delà de ce qu’on pense pouvoir faire ?

Dépasser ses limites peut signifier faire taire le signal d’alarme de notre corps. Il est dommage de ne pas écouter la fatigue au risque de s’épuiser inutilement. Ne pas sentir la limite et l’outrepasser c’est exercer une forme de violence à son encontre.

Les adeptes de la musculation le savent très bien : il extrêmement facile de se « crâmer » et de mettre plusieurs semaines à récupérer son niveau de forme initial. En revanche, il est plus difficile de progresser constamment, sans s’épuiser.

Les trois zones

Ainsi, il y aurait trois zones dans lesquelles on peut se trouver. La zone de confort, au sein de laquelle il ne se passe pas grand chose. La zone de travail, qui se situe juste avant notre limite. C’est dans cette zone que l’on se place pour progresser. Et enfin, la zone rouge, qui se trouve au-delà de la limite. S’il peut être intéressant d’aller dans cette zone elle est généralement source d’épuisement ou de blessure.

La connaissance de soi

Je perçois les arts martiaux comme des disciplines de connaissance de soi. Mon objectif n’est donc pas de devenir à tout prix meilleur et de dépasser mes limites. Mon objectif est d’atteindre ces limites, de les connaître et de les apprivoiser. En somme de me placer en zone de travail et non en zone rouge.

Puisque les limites bougent constamment (notamment avec l’âge), il me semble judicieux d’être capable de les situer. Cela permet de se placer en zone de travail sans risque de blessure ou d’épuisement.

À ce titre, et puisque tout ce qui se mesure se gère, il est judicieux d’établir ses propres indices pour s’évaluer soi-même.

Les progrès se font sur le long terme et non parce qu’on aura « dépassé ses limites » une fois lors d’un entraînement. Il faut planifier.

L’écueil, bien entendu, consiste à rester en deçà de sa zone de travail, c’est-à-dire en zone de confort. La connaissance de la limite devient alors un outil nécessaire pour se situer.

Se jauger pour jauger l’autre

En ce qui concerne les arts martiaux il s’agit même d’un outil fondamental. En effet, le combat de survie ne permettant aucune connaissance préalable de son adversaire, il faut être capable de le « sentir » instantanément. Cela signifie aussi être capable de se positionner par rapport à lui. C’est-à-dire connaître ses limites propres et celles de l’autre. Il semble que c’était là une des grandes facultés de Musashi : il n’engageait pas un combat s’il sentait qu’il risquait de perdre.

Pour conclure

Puisqu’il y aura toujours des limites, il est nécessaire d’apprendre à les connaître et les apprivoiser.

En cherchant sa zone de travail les progrès sur le long terme verront le jour et l’horizon d’hier deviendra vite le point de départ de demain.


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