Il y a de cela quelques semaines, j’ai invité au dojo une enseignante de technique Alexander.
Régulièrement j’invite des intervenants extérieurs, professeurs dans d’autres disciplines, afin de permettre à mes élèves d’élargir leur horizon, de progresser et aussi de m’enrichir personnellement.
J’avais choisi cette enseignante pour la finesse de son approche et les liens que l’on peut produire entre la méthode Alexander et la pratique Kishinkaï.
Bref. A un moment donné elle a proposé un exercice où le contact avec le partenaire était important. Elle a alors demandé aux élèves de verbaliser ce que ce contact éveillait en eux (la sensation, l’émotion, etc.).
Un de mes élèves, pratiquant depuis quelques années, a répondu : « je ne serais pas à l’aise avec tout le monde, mais ici c’est différent : c’est ma tribu ! »
![]() |
une partie de la tribu 😉 |
J’ai été frappé par sa réponse. Bien sûr, j’ai ressenti de la fierté. Ceux qui ont créé leur propre dojo le savent, l’aventure est difficile et demande moult sacrifices.
Mais au-delà de l’anecdote j’ai pris conscience de l’importance du groupe pour progresser.
Osons un truisme : un dojo ce n’est pas uniquement un lieu ou une discipline, c’est avant tout des gens.
L’alchimie entre les différents pratiquants est fondamentale. C’est elle qui stimule, challenge, soutient lors des difficultés. Dans le Bouddhisme, la communauté (la Sangha) est considérée comme l’un des trois piliers nécessaire à l’adepte, au même titre que le Bouddha et le Dharma (la voie).
La confiance dans le groupe est nécessaire à la progression. C’est elle qui permet l’exploration et la prise de risque.
Si la tribu est un moyen de progresser, de se réaliser, elle n’est pas le but de la pratique. Si la tribu devient le but, elle perd sa raison d’être et risque de se dissoudre…
Pour autant, une tribu, une communauté est d’un réel soutien sur le chemin.